colloques

Ecrire. Des premiers balbutiements de la langue, des premières traces laissées, aux derniers mots, aux dernières traces, aux dernières lignes, en passant par l’intime entremêlement des uns aux autres.

Ecrire parce que, tout autant qu’être de parole (S. Freud, J. Lacan), l’humain est être de trace et d’écriture (J. Derrida)). Parce que l’homme est vivant, être de désir, parce que l’homme est mortel, voué à la disparition.

Ce colloque propose un cheminement aux temps du vieillir, aux carrefours de l’écriture et du vieillissement.

L’âgé, sujet de l’écriture. Il faut l’entendre doublement. L’âgé comme auteur des écrits, l’âgé comme objet de l’écriture, il serait plus juste de dire « des écritures ».

Le sujet vieillissant écrit. Il écrit de son vieillissement, du lieu, des temps toujours multiples,  de l’expérience de celui-ci. Il écrit pour le figurer, pour l’accompagner, pour le sublimer, pour l’idéaliser ou pour le nier, pour le vaincre. Il écrit dans la continuité d’une vie d’écrivain ou d’écrivant. Ou alors il se découvre tel au décours de ce vieillissement, au décours d’une page qui l’attend ou d’une rencontre.

On écrit à propos du sujet vieillissant, ce qui est mieux que d’écrire d’une vieillesse qui ferait disparaître le sujet, quand on n’écrit pas pour lui, voire sur lui. Ecriture de fils qui ne veut pas perdre la mémoire d’un parent qui la perd, éveilleuse d’écriture qui fait germer à tout âge les graines de mots dans le terreau de chacun, écriture de professionnels, de soignants qui veulent se transmettre quelque chose qui crée un peu de continuité, qui veulent garder le futur d’un projet, écritures confrontées à la logique des institutions, de la loi, des procédures… Ecritures de théoriciens du sujet qui cherchent à donner ainsi quelques modèles, quelques repères, quelques balises à ceux qui, comme eux, rencontrent ces sujets vieillissants, leurs souffrances, leurs pathologies, leurs vies.

Ecritures, écritures, parce qu’elles sont non seulement lieu d’inscription de pensées mais aussi, plus fondamentalement, lieu d’invention de pensée avant que de devenir lieux de transmission.