Tissages d’histoires et travail d’historicisation
31ème journée de l’ARAGP
25 janvier 2019
25 janvier 2019
La petite histoire et la grande histoire, l’histoire singulière dans l’histoire collective… Que d’histoires !
Chaque sujet est au croisement de son histoire singulière, de son histoire familiale et de l’histoire de la société dans laquelle il nait, dans laquelle il vit, dans laquelle il mourra, qu’il la subisse ou qu’il en soit acteur, selon ses choix. Au croisement de ce qu’il sait des unes et des autres et de ce qu’il en ignore…
Une des caractéristiques fondamentales de la gériatrie, de la gérontopsychiatrie, est l’écart d’âge, souvent la différence de générations, entre les soignés et les soignants, les accueillants et les accueillis, ce qui implique une différence d’expérience historique et de rapport à l’histoire.
L’histoire des « anciens » est pour partie une histoire traumatique (« l'Histoire avec sa grande hache » écrivait G. Pérec qui savait de quoi il parlait), pour partie une histoire sinon heureuse du moins avec des moments de bonheur.
Lors de cette journée, il s’agira d’explorer, dans les situations de soins, d’accompagnement, les intrications entre histoire singulière et collective chez les vieux, chez les professionnels, mais aussi les croisements, les rencontres et les refus de rencontres, entre les uns et les autres.
Comment ces vieux se sont-ils construits dans l’histoire, entre guerres mondiales, guerres coloniales et/ou d’indépendance, 30 glorieuses, révoltes sociales, libération des femmes et chocs pétroliers (par exemple)… ? Comment mobilisent-ils ou ignorent-ils cette dimension dans leurs discours ? Quelles fonctions le recours à l’historique peut-il occuper, entre explication, excuse, intelligibilité, figuration… ?
Comment les soignants peuvent-ils être mus par la curiosité, par le partage de ce qui constitue l’arrière-fond de leur histoire singulière et familiale ?
En quoi le recours au passé peut-il être tantôt une plongée dans le psychisme singulier, groupal et collectif au service d’une relance du travail de symbolisation, d’historicisation tardive du sujet âgé, tantôt un refuge dans une logique de fuite d’un présent traumatique ?
Quels enjeux de transmission (cf. notre journée de 2004) ou de secrets à jamais enfouis (cf. notre journée de 2017) la vieillesse vient-elle mobiliser, dans la représentation dramatisante de l’ultime occasion ?
Télécharger et consulter le fasicule des présentations de la journée au format PDF.
Ouverture
- Mireille Trouilloud
Psychologue, Dr en Psychologie, Psychanalyste, Grenoble
Des écrits qui trouvent une adresse après plusieurs générations
- Françoise Davoine
Psychanalyste
Histoire d'histoire » Approche philosophique
- Pascale Rebaudet
Gériatre
Joséphine, quand la petite histoire rejoint la grande histoire
- Benoit Vidal
Auteur de plusieurs romans graphiques
Un nécessaire décal’âge…
- Catherine Roos
Psychologue clinicienne, Lyon
Fragment d’histoire(s)
- Présentation collective de l’ARAGP
V. Blettery, C. du Chaylard, C. Haffner, C. Halbert, A. Kalisz, J.-M. Talpin et M. Trouilloud