Pertes, deuils et vieillir, Quelle transmission possible ?

Parler de la vieillesse comme du temps des pertes et des deuils, c'est se cacher ou ignorer nos pertes quotidiennes et celles sur lesquelles s'est construite notre histoire. La psychanalyse nous apprend que non seulement l'expérience de la perte jalonne l'existence humaine, mais qu'elle nous est transmise en même temps que la vie nous est donnée.
Pertes et deuils se font néanmoins plus insistants et répétitifs dans le vieillir...

Dans l'épreuve du deuil comme dans celle de la vieillesse, la perte opère au plus près du moi et de l'objet, dans un mouvement d'individuation qui culmine avec la mort individuelle.

La transmission place l'individu devant une réalité qui le dépasse. Pleins, trop pleins, vides passés et à venir, sont-ils moteurs dans cette transmission ? Dans un mouvement qui s'impose au sujet ?
La transmission peut se déployer sous différentes formes : ratés, manques, emprises, transformations et ouvertures... quoiqu'il en soit, n'est-ce pas dans ses dimensions inconscientes qu'elle est la plus agissante ?

Pertes et deuils peuvent donc s'envisager dans une transmission inter-individuelle, transgénérationnelle, intragroupale et aussi culturelle...
Osons cette question : quel est l'avenir d'une société qui laisse mourir ses vieux seuls derrière des portes fermées, sans rien transmettre aux vivants des pertes et deuils que vivent ses anciens ?
Quel sens prend l'exercice professionnel quotidien auprès des aînés ?

Dans ces mouvements de vie, de mort, de fermeture ou de désir, quelles questions, quels positionnements, quelle pertinence pour les praticiens du "psychique" ?