journées
Figures de la passivité au grand âge. Accueils, écueils, risques et ouvertures
34e journée de l’ARAGP / 14 janvier 2022

En janvier 2021, la journée de l’ARAGP proposait de penser le Covid et le confinement dans le champ des institutions gériatriques. L’aventure n’est pas terminée, avec ses bas et ses hauts, nous obligeant à une forme de « vivre avec » porteuse de sa part d’incertitude.
D’une manière ou d’une autre, cette aventure confronte chacun.e à la passivité, quand ce n’est à la passivation.
Le couple freudien actif/passif et ses enjeux de retournement et de projection croise les représentations sociales qui valorisent l’actif et dévalorisent le passif, si ce n’est dans l’éloge d’un lâcher-prise qui demanderait à être approfondi.
Si la passivation s’articule avec l’emprise, avec un vécu d’impuissance subie (que ce soit du fait d’autres – famille, soignants,… , ou du fait du corps qui lâche, ne répond plus), la passivité peut s’articuler avec un masochisme tempéré, avec l’attente, l’accueil de ce qui vient du dehors comme du dedans. La passivité ouvre potentiellement à l’espace de la rêverie, mais aussi à une forme de latence, au désespoir comme à l’espoir de retrouvailles avec des objets anciens ou récents.
Passif.ve celui.celle qui abandonne, qui glisse, mais aussi celui.celle qui s’abandonne à des bras internes ou externes.
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Introduction
Jean-Marc Talpin
Aléas de la passivité dans la dynamique du transfert dans la clinique gérontologique
Benoit Verdon, Professeur de psychopathologie, psychanalyste
Entre passivité et volontarisme, quels chemins spirituels dans la tradition chrétienne
Jean-Marie Gueullette, Professeur à la faculté de théologie, centre interdisciplinaire d’éthique, UCLY
Réflexion autour du travail de « l’homme étoilé »
Mireille Trouilloud, psychologue, psychanalyste, docteure en psychopathologie
Semer de petites graines de poésie... dans cet espace où la passivité refait surface
Marie Walther, art-thérapeute
Quelques figures de la passivité en clinique gériatrique
Frédéric Jeannin, psychologue
Débat, Ouvertures et Conclusions
Un virus chez les vieux. Sur le confinement, le dé-confinement et quelques-uns de leurs effets psychiques
33e journée de l’ARAGP / 29 janvier 2021

La pandémie du Covid 19, le confinement et ses suites ont agi, en-deçà du manifeste, des dimensions traumatiques, comme révélateurs du négatif habituellement contenu par les cadres institutionnels, les rites sociaux… Cette journée de l’ARAGP, qui assume le risque de penser à chaud, alors que la crise semble s’installer, se propose de déployer une partie de ce négatif, généralement muet, frappé de déni, pris dans des pactes et des alliances sociales, institutionnelles, familiales, groupales. Ce négatif, ses effets et certaines des modalités de son traitement seront en particulier explorés, à partir de témoignages et de théorisations :
Dans le rapport aux vieux, à leur place, tant du côté des familles que des professionnels, des institutions que de la société.
Par rapport à la mort : comment la mort a pu être « ensauvagée » (Morel) quand on a manqué autant de soins que de rituels, ou encore selon la manière dont le corps mort a été traité,
ceci en particulier dans différents cadres institutionnels, ceux du domicile comme ceux des lieux de soins et/ou de vie.
Cette « libération » brutale du négatif entraine un retour de l’archaïque dans le registre des angoisses (contamination de la mort, persécution, dépression) comme dans celui des défenses (déni, projection, clivage, bouc émissaire …). Dès lors, le déconfinement ne peut être un pur et simple retour à la « normale », à l’ordinaire : il doit et devra composer avec le négatif et son envers, l’idéalisation. C’est le travail qui nous attends tous, professionnels, familles et âgés, pour autant qu’une place nous soit laissée pour ce faire.
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Ouverture
Cécile du Chaylard, Cécile Halbert, Psychologues, Lyon
Ce que le confinement nous apprend sur le soin en EHPAD
Pierre Marie Charazac
Psychiatre honoraire des hôpitaux, psychanalyste membre de la S.P.P.
Le train du covid
Elise Sallaberry
Psychologue clinicienne à l'hôpital
Ecrire une mémoire des vécus des professionnels travaillant auprès des personnes âgées pendant l'épidémie Covid 19 : des regards croisés dans des temporalités plurielles
Marie-Christine Pfrimmer
Coordinatrice du master "Gérontologie, vieillissement, éthique et pratiques professionnelles" de l'Université de Strasbourg et membre du Centre Européen d'Enseignement et de Recherche en Ethique (CEERE) de l'Université de Strasbourg
Céline Racin
Psychologue, maître de conférence en psychologie, Université de Strasbourg (SuLiSoM)
Magdeleine Ruhlmann
Médecin inspecteur régional du travail en retraite, membre de la FEDEPSY)
Jean-Marc Talpin
Psychologue, professeur de psychologie, Université Lyon 2
Journal de confinement
Wajdi Mouawad
(https://www.youtube.com/watch?v=cEXuewWRe38)
Intervention à propos des vécus des familles durant le confinement
Annick Bernard, Magali Rispal, Noémie Petit et Julie Siron
Psychologues en EHPAD de la région grenobloise
Mal de vivre. La mélancolie au crépuscule de la vie.
32ème journée de l’ARAGP / 17 janvier 2020

Quelles sont les couleurs de l’âge, du grand âge ? De quelles dynamiques témoignent ces couleurs en un temps où le sens de vivre se pose avec une acuité renouvelée ?
Au cours de cette journée seront déclinée les diverses nuances du sombre, de la mélancolie : dépression, deuil, douleurs de l’idéal.
Il s’agira aussi de voir en quoi le travail thérapeutique dans ses différentes dimensions peut élargir la palette, peut remettre de la lumière et de la perspective dans des vies durant lesquelles les sujets risquent de se laisser écraser par les pertes, leur propre finitude, les traces inélaborées des expériences antérieures.
Cette journée cherchera donc à penser la dimension de la mélancolie dans la clinique du vieillissement, dimension parfois difficile à identifier en tant que telle car elle peut être atypique, mixte, profondément intriquée aux problématiques somatiques et aux problématiques familiales. Dimension qui mobilise ou désespère les équipes comme les familles. Dimension qui réveille aussi les différents modèles du soin, du psychothérapique au sismothérapique…
Interroger la mélancolie dans la vieillesse, c’est aussi souligner que la première n’est pas inhérente à la seconde, c’est aussi interroger la dépressivité qui, aux différents âges de la vie, ouvre sur la question de fond du sens et du désir de vivre.
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Introduction
Mireille Trouillod, Psychologue, psychanalyste, Psychanalyste, Grenoble
Le possible en question : Mélancolie ou nostalgie ?
Marie-Claude Lambotte, Professeur des universités, psychanalyste
Le mal de vivre est-il une maladie ?
Jean-Philippe Pierron, professeur de philosophie, Dijon, Chaire Valeurs du soin, Lyon 3
Vous êtes gentille, mais c’est foutu...
Cécile du Chaylard, psychologue, membre du bureau de l’ARAGP et Catherine Massias, Aide-soignante, ASG
Mélancolie en groupe, mélancolie du groupe
Christophe Bittolo, psychologue, psychanalyste
Les effets de la maladie mélancolique sur la famille
Frédérique Codron, Julie Forestier, Dr Marianne Lucas-Navarro et Élise Rebaud
Tissages d’histoires et travail d’historicisation
31ème journée de l’ARAGP / 25 janvier 2019

La petite histoire et la grande histoire, l’histoire singulière dans l’histoire collective… Que d’histoires !
Chaque sujet est au croisement de son histoire singulière, de son histoire familiale et de l’histoire de la société dans laquelle il nait, dans laquelle il vit, dans laquelle il mourra, qu’il la subisse ou qu’il en soit acteur, selon ses choix. Au croisement de ce qu’il sait des unes et des autres et de ce qu’il en ignore…
Une des caractéristiques fondamentales de la gériatrie, de la gérontopsychiatrie, est l’écart d’âge, souvent la différence de générations, entre les soignés et les soignants, les accueillants et les accueillis, ce qui implique une différence d’expérience historique et de rapport à l’histoire.
L’histoire des « anciens » est pour partie une histoire traumatique (« l'Histoire avec sa grande hache » écrivait G. Pérec qui savait de quoi il parlait), pour partie une histoire sinon heureuse du moins avec des moments de bonheur.
Lors de cette journée, il s’agira d’explorer, dans les situations de soins, d’accompagnement, les intrications entre histoire singulière et collective chez les vieux, chez les professionnels, mais aussi les croisements, les rencontres et les refus de rencontres, entre les uns et les autres.
Comment ces vieux se sont-ils construits dans l’histoire, entre guerres mondiales, guerres coloniales et/ou d’indépendance, 30 glorieuses, révoltes sociales, libération des femmes et chocs pétroliers (par exemple)… ? Comment mobilisent-ils ou ignorent-ils cette dimension dans leurs discours ? Quelles fonctions le recours à l’historique peut-il occuper, entre explication, excuse, intelligibilité, figuration… ?
Comment les soignants peuvent-ils être mus par la curiosité, par le partage de ce qui constitue l’arrière-fond de leur histoire singulière et familiale ?
En quoi le recours au passé peut-il être tantôt une plongée dans le psychisme singulier, groupal et collectif au service d’une relance du travail de symbolisation, d’historicisation tardive du sujet âgé, tantôt un refuge dans une logique de fuite d’un présent traumatique ?
Quels enjeux de transmission (cf. notre journée de 2004) ou de secrets à jamais enfouis (cf. notre journée de 2017) la vieillesse vient-elle mobiliser, dans la représentation dramatisante de l’ultime occasion ?
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Ouverture
Mireille Trouilloud, Psychologue, Dr en Psychologie, Psychanalyste, Grenoble
Des écrits qui trouvent une adresse après plusieurs générations
Françoise Davoine, Psychanalyste
Histoire d'histoire » Approche philosophique
Pascale Rebaudet, Gériatre
Joséphine, quand la petite histoire rejoint la grande histoire
Benoit Vidal, auteur de plusieurs romans graphiques
Un nécessaire décal’âge…
Catherine Roos, Psychologue clinicienne, Lyon
Fragment d’histoire(s)
Présentation collective de l’ARAGP : V. Blettery, C. du Chaylard, C. Haffner, C. Halbert, A. Kalisz, J.-M. Talpin et M. Trouilloud
Rire entre les rides. Humour et rire dans la vie psychique tardive
30ème journée de l’ARAGP / 19 janvier 2018

« Vous savez, ce n’est pas drôle de vieillir »
Cette phrase est souvent entendue dans la clinique, une drôle de clinique, parfois drôle, tout de même, parfois pas du tout. Elle vient questionner les professionnels du champ du vieillissement, mais aussi les familles et les vieux sur ce qui les fait être là où ils sont, ce qui les fait vivre, ce qui les fait tenir.
Que vieillir ne soit souvent pas, en tant que tel, drôle, n’empêche pas qu’on rit dans le vieillissement mais aussi, parfois, du vieillissement, le sien ou, plus facilement, celui des autres.
Ce sont donc ces dimensions de l’humour et du rire, mais aussi de la ruse et du jeu, qu’il s’agira de questionner ici, dans les différentes liaisons possibles entre mouvements de vie et mouvements de mort. Comme ces liaisons ne sont jamais en tout ou rien, il s’agira de s’arrêter sur leurs différentes couleurs, tantôt plutôt sombres (humour noir, ironie, ruse malveillante), tantôt plutôt claires (blagues, taquineries, jeux)
L’humour, le rire, le jeu, sont des modes de traitement de l’angoisse, de type tantôt décharge, tantôt mise en sens économique. Mais rire, humour, jeu et ruse participent aussi de la dimension du lien social ou familial. Ainsi peut-on se moquer de soi (individuellement ou en groupe) sans apprécier pour autant que d’autres le fassent. Rire ensemble permet un partage d’affects, contre et/ou avec d’autres.
Autant de pistes que cette journée explorera, entre dimension individuelle, groupale, familiale et institutionnelle.
Journée d'étude élaborée par : V. BLETTERY, C. DU CHAYLARD, C. HAFFNER, C. HALBERT, A. KALISZ, J-M. TALPIN et M. TROUILLOUD.
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Ouverture
Jean-Marc TALPIN, Psychologue, Pr. de psychologie, Lyon/Vichy. Président de l’ARAGP.
Lettre à Jean Rochefort
Mireille TROUILLOUD
Rire sans fin. L’humour, un défi aux limites.
Patrice BRUNAUD, psychiatre, psychanalyste, Lyon.
A qui profite le rire ? Humour et plaisanterie dans la prise en charge des personnes âgées.
Pierre VIDAL-NACQUET, sociologue, St Etienne.
Le langage qui rit
Bernadette DELORME, psychologue, Lyon.
Pluralité des rires en EHPAD
Frédéric BROSSARD, Psychologue, Docteur en psychologie, Paris
L’article de la mort, avec humour si possible. Point de vue d’un usager.
Pierre POTTET. Mireille TROUILLOUD, Psychologue, Docteur en psychologie, psychanalyste, Grenoble.
Vieux secrets… Secrets de vieux
29ème journée de l’ARAGP / 20 janvier 2017

Vieux secrets… Secrets de vieux… Quel poids dans la vie psychique?
L'âge avancé, la crainte des pertes cognitives, la perspective d'une mort plus ou moins proche, font que le secret et les questions qu'il pose reviennent avec acuité dans la vieillesse.
Le secret, comme la langue pour Esope, est la meilleure et la pire des choses. La meilleure lorsqu'il ouvre sur l'espace de l'intime, sur le for intérieur, sur cette possibilité de penser, de fantasmer ce que l'on veut, dans l'amour comme dans la haine, sans que les autres le sachent. Le pire lorsque ce secret est mortifère, qu'il est imposé sur un mode aliénant dans la chaîne des générations ou dans les liens institutionnels, qu’il s’appuie sur des interdits de penser, de questionner.
Ce secret, ces secrets, seront pensés dans l’intrapsychique (cette part secrète qu’est pour chacun son propre inconscient), dans l’inter et le trans-subjectif, que ce soit dans les couples, dans les groupes familiaux ou dans les équipes institutionnelles : secret de famille à révéler ou à taire, à emporter avec soi ou à partager ; espaces du secret à preserver jusque dans la vie en institution ; secret professionnel au risque des relations entre multiples intervenants ainsi qu’avec la famille ; secret ignoré, secret entre-aperçu, secret de Polichinelle, secret exhibé…
Il s’agira donc, au cours de cette journée, d’explorer et de déployer quelques-uns des enjeux et figures des secrets… peut-être dans le rêve de percer les secrets du vieillir…
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Ouverture
> Cécile DU CHAYLARD, psychologue, Lyon.
> Cécile HALBERT, psychologue, Lyon
L’intime secret, le public transparent et le privé discret
> André CAREL, Psychiatre, Psychanalyste, Membre de la Société Psychanalytique de Paris, Président du CPGF, et Membre de la SEPE
Le secret des personnes âgées : un souffle fragile sous le regard attentif du droit
> Marie-France CALLU, Maître de Conférence, IFROSS, université Jean Moulin Lyon 3
Comment te dire adieu mon gentil ‘saligaud’
> Catherine SIMON, psychologue, Genève
> Christophe DELALOYE, Dr en psychologie, institut de Genève
Les petits secrets du quotidien
> Catherine HAFFNER, Psychologue, Lyon
Secret-démence
> Jean-Marc TALPIN, Psychologue, Pr. de psychologie, Lyon/Vichy. Président de l’ARAGP
> Mireille TROUILLOUD, Psychologue, Docteur en psychologie et psychopathologie cliniques, Grenoble
Que sont nos pulsions devenues ?
28ème Journée de l'ARAGP / 16 janvier 2016
La vieillesse, en particulier la grande vieillesse, est souvent associée à un épuisement de la pulsion, à une baisse, quand ce n’est pas à une disparition, du désir, qui sont alors confondus avec la force physique.
Voici plus de vingt ans G. Le Gouès (L’âge et le principe de plaisir, Dunod) écrivait que ce n’est pas le désir qui diminue mais les moyens physiques de satisfaction de celui-ci. Sans doute faudrait-il ajouter à l’évolution du corps somatique, différent du corps érotique, la perte de nombreux objets pulsionnellement investis et difficiles à remplacer, pour des raisons que nous étudierons au cours de cette journée.
Les représentations du vieillissement sont prises entre idéalisation et angoisses qui ne sont que les deux faces, clivées, d’une même pièce. Ces représentations conduiront à explorer, au cours de cette journée d’étude le destin des pulsions :
- dans le vieillissement sur le plan des satisfactions libidinales, des frustrations ;
- du côté du négatif, du mortifère, en fonction de l’environnement du sujet âgé ;
- du côté de la sublimation, des investissements dans la créativité et la création comme lieu de la (re)mobilisation pulsionnelle ;
- du côté du négatif, du mortifère, en particulier dans les institutions de soins et/ou de vie.
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Ouverture
> Michèle MYSLINSKI, Psychologue, Maître de conférences, Université de Grenoble. Membre du Bureau de l’ARAGP.
> Véronique CHAVANE, Psychiatre, Lyon. Membre du Bureau de l’ARAGP.
Fil Rouge de la journée
> Mireille TROUILLOUD, Psychologue, Docteur en psychologie et psychopathologie cliniques, Grenoble. Membre du Bureau de l’ARAGP.
Avons-nous l’âge de nos pulsions ?
> Alain FERRANT, Psychologue, Psychanalyste, Professeur émérite
Université Lumière Lyon 2.
« Re-naissance » de Lili. De la pulsion immobilisée à la relance de la pulsion
> Magalie KLOCKENBRING
> Catherine BALOUZAT
Avec le corps pour tout langage : danser, voir, être vu et exister encore
> Leslie ALEMAGNA, Psychologue clinicienne doctorante en psychologie
> Martine RIGAL, Animatrice en gérontologie, art-thérapeute, Lyon
Destins des pulsions en institutions
> Aurélie DESME, Psychologue,
> Christelle DECORME, Psychologue, Trévoux.
Se croire fini et rester vivant, vieillir séropositif
> Jean-Marc TALPIN, Psychologue, Pr. de psychologie, Lyon/Vichy. Président de l’ARAGP.
Masculin, Féminin : le genre à vieillir ?
24ème Journée de l'ARAGP, 2011
« Mâle et femelle il les créa. »
Et après, quand ils furent devenus vieux ?
Homme, femme, le naît-on ? Le devient-on ? Et qu’en devient-il lorsque l’âge est passé par là ?
Dans la vieillesse, on entend bien souvent parler de « la personne âgée ». Les dimensions du sexe et du genre semblent s’estomper, voire disparaître. Et ce d’autant plus que l’âgé devient dément. Le penser humain demande un effort, alors, homme ou femme !
Et pourtant…
La gériatrie, ce sont surtout des femmes s’occupant de femmes, dans la famille comme en institution. Et cela n’aurait pas d’incidence ?
Comment penser ce recours à la mise en latence de la question du genre et du sexe (on voit bien que les mots ont leur poids de fantasmes), ce recours à la neutralisation, au neutre ?
La question de la sexuation et du genre va de l’intrapsychique (en particulier dans la constitution et l’évolution de la bisexualité, des identifications féminines et masculines), aux assignations sociales en passant par les investissements objectaux.
Qu’en est-il du rapport à la passivité liée au corps, à la perte de certains statuts sociaux, à la maladie, au féminin et au masculin ?
Qu’en est-il de l’être en couple et de la solitude, de longue date ou récente, au masculin et au féminin ?
Qu’en est-il du rapport au corps, le sien, celui de(s) autre(s), dans l’amour, dans le soin, dans la prise en charge, au féminin et au masculin ?
Durant cette journée, qui à coup sûr n’épuisera pas ce questionnement mais espère participer à sa problématisation, il conviendra de suffisamment définir le féminin et le masculin pour pouvoir en explorer le devenir dans la vieillesse, dans le champ du social, du lien, comme dans celui du psychique, des pulsions et de leurs destins au gré de la santé et des pathologies.
Conférence introductive, Masculin et féminin confrontés à la question du vivant
Monique SCHNEIDER (Psychanalyste, Paris)
Féminin, masculin : les vieilles gens aussi sont concernées
Sandrine MICOUD-TERRAUD (Art-Thérapeute, Grenoble)
Michèle MYSLINSKI (Psychologue, Maître de Conférence, Grenoble)
Mireille TROUILLOUD (Psychologue, Grenoble)
Les grands-parents : des grands-mères et des grands-pères
Marie-Claude MIETKIEWICZ (Psychologue, maître de conférence à l’Université Nancy 2)
Faut-il dessiner un homme ? Une femme ? Vraiment, je ne sais plus...
Denise LIOTARD (Psychologue, Alès)
« Un homme à l’hôpital : "…et se sentir parfois comme un chien vieux dans un jeu de dames…
Sébastien RICHER (Psychologue, Lyon)
Fil rouge de la journée
Véronique CHAVANE (Psychiatre, Lyon)
Jean-Marc TALPIN (Psychologue, Maître de Conférence, Lyon)
Entre honte et idéal : la vieillesse
23ème Journée de l'ARAGP, 2010
« Ô rage! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermis le trône de son roi
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée!
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le Comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur;
Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne,
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne. »
Le Cid, P. Corneille
Don Diègue, trahit par un bras-phallus, par un bras tout-puissant.
Don Diègue honteux puisqu’il ne peut plus défendre son honneur que son fils Don Rodrigue n’a d’autre choix que de le relever.
Don Diègue, figure de l’idéal guerrier et de l’idéale fidélité au roi, se vit comme déchu dès lors que trahit par une partie hautement investie de son corps.
Don Diègue tout entier dans son bras.
Chaque vieux est un Don Diègue pris entre l’idéal de soi au passé, l’idéal de soi en beau vieillard, et les défaillances (physiques, psychiques, cognitives) qui atteignent le narcissisme de plein fouet, et qui viennent faire honte.
Certains demandent le droit de mourir dans la dignité afin de fuir le spectre pour eux honteux de la déchéance et probablement tout autant de la dépendance.
D’autres partent au-delà de toute honte au pays de la démence.
D’autres déplacent cette honte, la donnent à vivre aux autres : ainsi des familles honteuses qui cachent leur âgé, souvent dément, à la maison ou en institution ; ainsi des soignants, en particulier dans le regard des tiers : « Comment pouvez-vous supporter ce travail ? » et, réactionnellement : « Je vous admire ! »
D’autres encore évitent la honte dans la dévalorisation du temps présent et, conjointement, l’idéalisation de « leur temps ».
Entre honte et idéal, la vieillesse, dans un jeu de bilans, de tensions, de déplacements, de désinvestissements, de réinvestissements, dans l’observation de la qualité du regard de l’autre, du touché de l’autre.
Vieillir, toute honte bue, pouvoir mourir non pas de honte mais, comme le priait Winnicott, vivant : ultime figure de l’ultime idéal.
Conférence introductive
Simone KORFF-SAUSSE, Psychanalyste, Docteur en psychopathologie fondamentale et psychanalyse, Maître de Conférence à l'université Paris 7
De faut pas en faux pas
Catherine ROOS, Psychologue clinicienne, Lyon
Bien ou mal vieillir, enjeu de la culture familiale
Martine MARGAT, Psychologue clinicienne, thérapeute familiale psychanalytique, Grenoble
Présentation clinique
Françoise NAZ (Psychiatre) et l'Equipe Mobile Départementale de Psychogérontologie de l’Ain
Destins de la honte dans le travail en supervision d'équipe autour des patients âgés
Evelyne Grange-Ségéral,Présidente de la Société Française de Thérapie Familiale Psychanalytique (SFTFP), Maître de Conférence en Psychopathologie clinique, Lyon
Ponctuation et temps culturel… Autour de quelques courts métrages…
Jean-Jacques DEPASSIO, Gériatre, Président de l’association Lumière Blanche, Lyon
Violence de vieillir, violence de soigner
22ème journée de l'ARAGP, 2009
Violence de vieillir, violence de soigner...
« Mourir cela n’est rien, mourir, la belle affaire, mais vieillir, ha, vieillir ! » chantait J. Brel qui n’en eut pas vraiment le temps.
Vieillir fait violence dans notre société, plus que dans bien d’autres. Parce qu’il y a de plus en plus de vieux, et des vieux de plus en plus vieux ? Parce que l’on ne sait penser ce vieillir, lui donner un sens étayant pour le psychisme ? Parce que la charge en est lourde pour le sujet lui-même, pour sa famille, pour la société ? Tout cela sans doute mais aussi pour bien d’autres raisons : parce que les pertes se multiplient (objectales, corporelles, cognitives dans certains cas…), parce que le narcissisme souffre des transformations, parce que la mort se précise, devient difficile à nier…
Vieillir fait violence, une violence que l’on retrouve, diffractée, déplacée, à de multiples niveaux, de multiples manières que cette journée se donne pour vocation d’explorer.
Violence vécue par l’âgé et violence donnée à vivre par lui, directement ou indirectement : par la maladie, par la plainte, mais aussi par l’agressivité, si souvent occultée dans une approche réactionnelle.
Violence vécue par ceux qui prennent les âgés en soin de par ce que la rencontre leur renvoie, violence aussi exercée par le fait institutionnel en tant que tel (hospitalisation, placement), par telle institution singulière ou par tel soignant en souffrance.
Présentation de la journée
Catherine ROOS et Sébastien RICHER, Psychologues, Lyon
Violence dans le soin
Laurent MORASZ, Psychiatre, Lyon
Le vieux aux urgences
Véronique BLETTERY, Psychiatre, Lyon
Réflexions sur la violence du couple âgé. À propos d’un cas
Françoise GREPET, Psychologue, Lyon
Pierre CHARAZAC, Psychiatre, Psychanalyste, Lyon
Reprise culturelle…
avec Anne-Sophie MAUFFRE, Photographe, Autour de son livre Souvent, Régine oublie (Editions Transhumaines)
Ethique et maltraitance
André QUADERI, Psychologue, Maître de Conférences, Aix-en-Provence
Je hais donc je suis. Tatie Danielle en institution
Jean-Marc TALPIN, Psychologue, Maître de Conférences, Lyon
Mourir au petit feu des violences du quotidien
Mireille TROUILLOUD-PIJOURLET, Psychologue, Grenoble